Carlos Santana

 

 

 

 

            Carlos Santana est né le 20 juillet 1947 dans le village d'Autlan de Navarro au Mexique.

Dès son plus jeune âge, Carlos est initié à la musique et plus particulièrement à la musique traditionnelle mexicaine puisque son père, José, est un violoniste de mariachi.

En 1955, lorsque ses parents partent s'installer à Tijuana, près de la frontière des Etats-Unis, Carlos commence à s'intéresser aux grands guitaristes de blues, tels B.B. King ou John Lee Hooker.

Très influencé par son père et par la musique de Tito Puente, Carlos pense déjà à faire carrière; non pas comme mariachi mais dans le rock. A l'âge de 12 ans, il reçoit sa première guitare, une Gibson L5. On le retrouve déjà dans des groupes locaux comme "The Strangers" où il joue dans un premier temps comme bassiste, puis dans les différents bars de la ville dont le "Convoy Club".
En 1963, Carlos débarque à San Francisco, rejoignant ainsi ses parents émigrés un an plus tôt. A cette période , SF est un pôle culturel majeur des USA, à la croisée des cultures qui viennent s'y accumuler. C'est dans ce cadre pluri-culturel que Carlos se forge son style déjà si particulier, mélangeant rythm'n'blues, rythmes afro-cubains et rock.

En octobre 1966, diplôme de la "High school" en poche, il forme son propre groupe, le "Santana Blues Band" avec son ami Greg Rollie (synthé) mais aussi David Brown, Tom Frazer et Rod Harper auxquels s'ajouteront ensuite les percussionistes Mike Carabello et José Chepito Areas.

Le groupe, qui reprend des titres de B.B. King et Ray Charles, ne tarde pas à faire parler de lui et se retrouve rapidement propulsé sur la scène du célèbre Fillmore West jouant au côté de Junior Wells, Muddy Waters ou encore Creedence Clearwater Revival. Sous la protection de Bill Graham qui possède le Fillmore, le band est présenté aux maisons de disques.

Le 16 août 1969, le groupe devient "Santana" et enflamme le public de Woodstock qui révèle tous les jeunes talents de l'époque, dont Hendrix. Fort de son succès, il est aussitôt engagé par CBS et sort l'album éponyme "Santana" d'où sortiront les singles Evil ways, Soul sacrifice et Jingo; puis "Abraxas" en 1970 qui contient deux tubes en puissance, Black magic woman et Oye como va.

En 1971, alors que certains membres quittent le groupe, il engage un side-guitarist et enchaîne avec "3". Les disques de platine se succèdent et Carlos prend alors un peu le large en solo.
A partir de 1971, il explore ainsi le jazz-rock et produit avec l'ex-compagnon d'Hendrix l'album "Carlos Santana and Buddy Miles, Live!". En 1972, il revient au sein de son groupe et sort "Caravanserail". Malheureusement, la même année, le groupe se sépare à cause de conflits récurrents entre Carlos et G. Rollie qui revendique le leadership.

A partir de 1973; tandis que ses camarades forment leur groupe "Journey", Carlos entre dans sa période illuminée. Il fait la connaissance de John McLaughlin et de son gourou Sri Chinmoy. Converti lui aussi et rebaptisé "Devadip" (il conservera ce nom jusqu'en 1982), il sort avec
"Mahavishnu" McLaughlin l'album "Love Devotion Surrender", toujours dans la veine jazz-rock et épouse dans la foulée Urmila, une autre adepte du gourou. Sur le conseil du grand prêtre Chinmoy, Carlos participe aussi à l'album "Illuminations" (74) de sa disciple Alice Coltrane.
En 1973 "Santana" est reformé et sort "Welcome", puis "Borboletta" et le "Greatest hits" (74).

En 75, Santana sort (au Japon seulement) le triple live "Lotus" qui sera réédité en 1990. Bill Graham devient alors le nouveau manager du groupe. Durant les 70's, il donne plusieurs concerts de bienfaisance et joue entre autre avec Joan Baez, Grateful Dead... et au "Calfifornia Jam 2" devant 250 000 spectateurs, partageant l'affiche avec Aerosmith, Ted Nugent et d'autres.
Avec "Amigos" (1976), Santana revient au rock latino et produit un titre majeur dans sa carrière: Europa. Un an plus tard, il sort le double album mi-studio, mi-live "Moonflower", pièce majeure de sa carrière avec le hit She's not there.

La fin des 70's et le début des 80's sont marqués par la nouvelle vague pop et son cortège de synthés. Après sa tournée mondiale, Santana balance ainsi entre funk-soul sur "Inner secrets" en 78, rock latino sur "Marathon" en 79, puis accumule les CDs pop de qualité aléatoire: "Zebop" (81), "Shango" (82), "Havanna Moon" (83) avec pour invités Jimmie Vaughan et Booker T Jones. Mais surtout Carlos sort son 1er album solo instrumental, "Oneness" en 79 qui regroupe des titres studio et live enregistrés à Osaka. Suivra "The swing of delight" (80) en compagnie des jazzmen Herbie Hancock, Wayne Shorter et Ron Carter.
Puis Carlos repart en tournée, en Europe avec Bob Dylan (85), mais aussi aux USA comme lors du concert de bienfaisance "Live aid" à Philadelphie.

En 1987, à l'occasion de son 40ème anniversaire, il retrouve tous ses amis du Santana originel pour un concert à San Francisco. Il produit également la musique du film "La bamba". L'année suivante, il enregistre "Freedom" et repart en tournée mondiale avec Buddy Miles et son groupe... ou plutôt ce qu'il en reste. Mais fatigué de recoller sans cesse les morceaux, il enregistre en solo avec le batteur Tony Williams son politiquement engagé "Blues for salvador" (1987) qui lui vaudra le Grammy de "meilleure performance instrumentale rock". Cet album prouve une fois de plus son attachement à défendre des causes humanitaires, comme la défense des orphelins ou la protection des Indiens indigènes.
Durant l'été 88, Carlos part en tournée avec le saxophoniste de jazz Wayne Shorter. Entre deux albums pour son groupe et la création de son label "Grace & Guts" en 89, Carlos joue les invités de marque au début des 90's. Appelé à la rescousse par Hooker en 89 pour "The healer", il contribuera au come-back du patriarche et gravera aussi avec lui "Mr Lucky" (91) et "Chill out" (95). Il participe également à l'album "Spirits dancing in the flesh" de Vernon Reid et à l'album "Fifa" d'Angelique Kidjo (96).
Malgré un nouveau contrat chez Polydor en 1992, Carlos enchaîne moins les CDs que les concerts. Il joue ainsi en 91 au festival "Rock in Rio 2", à Mexico, Wembley... mais aussi, en 92, dans son village de Tijuana avec son père en première partie. On le retrouve également au festival de Woodstock II, 25 ans après l'original; mais aussi avec Jeff Beck en 95 pour une tournée américaine.
Malgré tout, il produit les albums "Sacred fire" (93) qui reprend les meilleurs moments de sa tournée en Amérique du sud et "Brothers" (94) où Carlos invite son frère Jorge et son neveu Carlos Hernandez. Les 90's apportent une averse de récompenses. Lors des Bay Area Music Awards à SF, il est nommé "Outstanding guitarist" (92), musicien de l'année (93); puis se voit décerner le "Legend Award" au Nosotros Golden Eagle Awards qui récompensent les artistes promouvant l'image de l'Amérique latine. En 1996, la carrière de Santana est couronnée par un concert organisé par la Recording Academy, mais aussi par le titre d'artiste du siècle décerné par le très sérieux "Billboard".
Auréolé de son étoile sur le "Walk of fame" à Hollywood, Santana en profite pour lancer son association "Cada cabeza es un mundo" (tout esprit est un monde) qui lutte contre l'échec scolaire des jeunes immigrés hispaniques.
Alors que personne ne l'attendait, Santana reforme un groupe et frappe un grand coup, en 1999, avec "Supernatural" où, dans un esprit d'ouverture vers l'avenir, il se fait brillamment accompagner par la génération montante. Cet album lui vaudra d'ailleurs plusieurs Grammy.
Avec plus de 50 millions d'albums vendus et une pléthore de distinctions, Santana est toujours sur le devant de la scène. Le style Santana est décidément immuable. Tel un phénix, renaîssant toujours de ses cendres, Carlos a su passer plusieurs décennies sachant évoluer au gré des courants musicaux, tout en gardant au final sa marque personnelle: ce puissant jeu de guitare soutenu par un jeu de percussions en béton.

 

Viva Carlos Santana!